Les producteurs de cidre s'inquiètent d'une définition du cidre par la Commission européenne
"Défendre des arômes, des saveurs, des terroirs"
"On n'entend pas la même définition quand on parle de cidre, que ce soit en France ou ailleurs. Pour certains États et particulièrement dans le nord de l'Europe, le cidre n'est pas forcément fait avec des pommes à cidre, détaille-t-il. Ça peut être du concentré de pommes et des colorants avec du sucre et de l'eau. Nous, on revendique en France un cidre très particulier, parce que dans la grande majorité, il est fait de 100 % de pommes et, si possible, des pommes à cidre."
Emmanuel Palfray insiste aussi sur le travail de production réalisé par les cidriculteurs français, qui n'a rien à voir avec celui des autres pays européens. "On est partis sur des démarches plutôt œnologiques, avec des fermentations lentes et tout un système d'assemblage de variétés de pommes à cidre. Alors que les autres pays eux ont des démarches ou d'assemblage des produits. Et le cidre est fait en une journée de façon industrielle, pas du tout avec la même logique derrière."
"On ne s'y retrouve pas du tout"
Pour Emmanuel Palfray, changer la définition du produit, comme l'entend la Commission européenne, risque "d'altérer le produit". "Les Français aujourd'hui sont dans une démarche de promouvoir un cidre de qualité, plutôt du style vin. On défend des arômes, des saveurs, des terroirs. Il y a beaucoup d'AOP en développement. Donc si on venait sur un terme de cidre qui soit beaucoup plus banal, ça ne va pas être un gain de notoriété pour les cidriculteurs français. En tout cas, ça va banaliser le produit et nous, on ne s'y retrouve pas du tout."
Le président de la Maison cidricole de Normandie estime aussi que le consommateur a sa part de responsabilité dans la survie du cidre français. "On peut très bien habituer les gens culturellement à boire du cidre ou du 'cider' qui va être fait comme du Coca-Cola, avec du sucre et des concentrés de produits. Après, on habitue au goût, on met beaucoup de sucre. Les gens sont contents parce qu'ils ont un produit auquel ils s'habituent. Mais nous, on conçoit en France que ce cidre-là n'est pas le nôtre."
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