Agrial, le numéro 1 du cidre, arrache 450 ha de pommiers en Normandie
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« La Covid nous a été très dommageable avec la fermeture des bars et des restaurants. De 800 000 hectolitres à l’année de boissons, nous sommes passés à 650 000 hectolitres, se justifie Jean-Luc Duval, agriculteur à Messei (Orne) et vice-président d’Agrial, chargé de la branche boissons amont. Nous sommes sur un petit marché avec une boisson rafraîchissante dont le pic de consommation est en janvier et en février avec l’Épiphanie et la Chandeleur. Nous jouissons plutôt d’une bonne réputation mais nous ne sommes pas assez présents dans les esprits : les consommateurs aiment le cidre, mais en achètent peu. C’est une boisson qui manque de statut avec une image un peu trop agricole malgré des actions de promotion. Nous avons des moyens faibles face au monde du pétillant et de la bière. »
Les machines sont donc entrées en action : « Le pommier a peu de racines. Il suffit de lever l’arbre et couper la souche. Le tronc et les branches sont transformés en plaquettes pour le chauffage. Les souches ne seront pas brûlées. Elles vont soit rester sur place pour se décomposer et être bénéfique à la biodiversité, soit être broyées et valorisées. On verra », détaille Jean-Luc Duval. Mais, le tableau est loin d’être aussi idyllique autour de la cidrerie du Duché de Longueville. Très vite les inquiétudes se sont fait entendre, principalement sur les risques d’érosion sur les parties vallonnées, de ruissellement et d’inondation ainsi que de pollution et de turbidité des captages d’eau potable de Bacqueville et Saint-Crespin.
« La nature n’est pas un sanctuaire, elle évolue »
« L’être humain est ainsi fait. Quand on décide de planter, il est inquiet à cause des traitements. Quand on arrache, il est mécontent. Je comprends les réactions, le choc visuel et économique que cela provoque, car le changement est violent, réagit Jean-Luc Duval. Mais, chez Agrial, nous ne sommes pas des voyous. La nature n’étant pas un sanctuaire, elle évolue. Les terres vont retourner à l’agriculture. Sur les 130 hectares dont nous sommes le propriétaire, ceux en pente vont devenir des prairies. Le reste va retourner au labour. Nous avons déjà un candidat qui monte un dossier d’installation. C’est un jeune Seinomarin qui va s’installer avec sa famille. Il sait ce qu’il doit faire et il est en contrat avec une association qui lui procure des conseils techniques. Il verra aussi ce qu’il veut faire sur les 300 autres hectares que nous avons sous contrat. De toute façon, nous sommes dans une période où tout est dit et n’importe quoi ! Je dis aux élus locaux que si nous avions une consommation plus importante de cidre, les arrachages n’auraient pas eu lieu ! Les Normands devraient être plus fiers de leur région et leurs produits. Dans deux ou trois ans, la sérénité sera revenue. »
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