Comment faire revenir les oiseaux dans les campagnes ? La piste d’un marché de la biodiversité sauvage

       Le 20 mars dernier, premier jour du printemps, nous avons publié une étude alarmante sur la situation des oiseaux dans les zones rurales françaises. Nos résultats confirment une tendance bien établie : en l’espace de 20 ans, un oiseau des champs sur trois, en moyenne, a disparu de nos campagnes.

       Sitôt ce « printemps silencieux » annoncé, les médias en France et à l’étranger s’en sont fait l’écho. Fin mars, on comptait déjà plus de 300 reprises de nos travaux, un niveau inédit dans les annales du service presse du Muséum national d’histoire naturelle, traduisant une vive émotion.

       Alouettes, perdrix, bruants… la disparition inquiétante de ces espèces est devenue en quelques jours un sujet de préoccupation largement partagé. Sur les réseaux sociaux, certains évoquent les comptines apprises à l’école, d’autres des souvenirs de vacances à la campagne. Nul besoin de remonter très loin dans le temps : il y a quelques décennies de cela, nos champs regorgeaient de vie. Souvenez-vous de tous ces insectes qui étoilaient le pare-brise sur les routes de campagne et de ces oiseaux qui chantaient à tue-tête à travers champs… Mais c’était hier.

Tout dépend des pratiques agricoles

       Depuis des milliers d’années, le travail de la terre façonne les paysages, créant de véritables écosystèmes. Certains oiseaux ont fait de ces milieux typiques leur résidence principale, devenant des « spécialistes » de ces espaces, à l’image de l’alouette des champs, la perdrix rouge, la plupart des bruants ou encore la linotte mélodieuse.

       Les territoires pourront également être intéressés, eux qui cherchent de plus en plus à préserver ou restaurer l’attractivité de leur campagne afin d’attirer les citadins pour des week-ends ou des vacances à la campagne, activités touristiques rémunératrices.

        Il y a enfin les consommateurs prêts à acheter de préférence des produits issus de pratiques agricoles favorables à la biodiversité. Non pas tant pour des raisons gustatives ou de santé d’ailleurs, mais parce qu’il deviendrait socialement inacceptable d’acheter un produit susceptible d’avoir participé à la destruction du bien commun qu’est la biodiversité.

        Ces différents « marchés » de l’activité de production de biodiversité ne pourront voir le jour sans de profonds changements politiques et économiques.

       Il faut tout particulièrement accepter de ne plus opposer agriculture et biodiversité, et considérer que c’est à l’agriculteur de choisir les pratiques qui permettent de maximiser les revenus qu’il tire de la production alimentaire et ceux qu’il tire de la production de biodiversité sauvage.


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