Forêt d'Eawy. Près de Saint-Saëns, le hêtre, une essence menacée par le réchauffement climatique
En diversifiant les espèces
« Il est évident que le hêtre va souffrir, comme d’autres espèces du réchauffement climatique. Mais l’évolution météorologique, nous ne la connaissons pas », tient à souligner Jean-François Cheny, responsable du service forêt de l’Office National des Forêts de Rouen.
« Il faut savoir que le hêtre a besoin de sols et d’un climat humide. En Normandie, nous avons encore des nuits avec de la rosée. Ce qui aide à sa survie, souligne le responsable par intérim de la Pépinière des Essarts aux Grandes-Ventes, François Pousset. Force est de constater qu’il y a une diminution de la production de hêtre commun ».
Pour permettre au hêtre de tenir, on diversifie les espèces avec notamment du chêne sessile. Mais il n'est pas question de le remplacer. Depuis 20 ans en forêt d'Eawy, le hêtre se régénère naturellement, on ne le plante plus.
Un processus dans lequel la Pépinière des Essarts aux Grandes-Ventes est une partenaire privilégiée. « Nous produisons entre 500 000 et 1 million de plants avec une grande dominante de chênes sessiles depuis 20 ans. Cela dépend des récoltes de graines et de la météo », indique François Pousset.
Pour la forêt d’Eawy, « l’objectif est de maintenir cet aspect feuillu, tout en la rendant la plus résiliente possible », précise le responsable du service forêt de l’Office National des Forêts de Rouen. « Le chêne sessile y participe, tout comme le chêne pubescent, que nous introduisons depuis quelques années ».
Aujourd’hui, la question que l’ONF se pose est « qu’allons nous changer dans la conduite pour faire tenir le hêtre ? Et c’est une révision de la manière de faire qui est en train de s’opérer, une remise à plat du métier », observe Jean-François Cheny.
Commentaires
Enregistrer un commentaire